Couramment nommé « hormone du stress », le cortisol est sécrété par l’organisme en réaction à une situation stressante. Il s’agit d’un élément sain et normal de notre système hormonal. Cependant, chez les personnes confrontées à un niveau de stress élevé au quotidien, les taux de cortisol augmentent de façon chronique et l’on constate des répercussions négatives sur la santé.

Qu’est-ce qu’un rythme de sécrétion de cortisol normal?

En temps normal, les taux de cortisol sont au plus haut le matin, nous permettant ainsi de nous lever avec assez d’énergie pour démarrer la journée.  Ils diminuent ensuite progressivement au cours de la journée et sont au plus bas entre midi et 16 h. Pendant la nuit, le cortisol est inhibé par la mélatonine, cette hormone dont le rôle est de nous plonger dans un sommeil profond et réparateur. Des poussées de cortisol surviennent également lorsque l’organisme réagit à une situation de stress. Cela fait partie de la réaction « de combat ou de fuite » de notre corps.

Qu’est-ce qui dérègle le rythme de sécrétion du cortisol?

Le corps est programmé pour répondre aux facteurs de stress sur un mode « de combat ou de fuite » afin d’assurer notre survie. Par exemple, si nous nous retrouvions poursuivis par un lion, sur un champ de bataille ou si notre bébé tombait malade, notre organisme sécréterait du cortisol. En temps normal, c’est une bonne chose : cela nous donne le sursaut d’énergie nécessaire pour surmonter la situation stressante et survivre. Malheureusement, le corps ne comprend pas la différence entre le stress causé par le fait qu’un lion en train de nous poursuivre et celui provoqué par un délai serré au travail. Par conséquent, les taux de cortisol sont supérieurs à la normale chez les personnes confrontées à un niveau de stress élevé pendant une période prolongée. En d’autres termes, votre organisme croit que vous êtes sans cesse en train d’essayer d’échapper à un lion.

Que se passe-t-il si mes taux de cortisol sont élevés?

Regardons de plus près ce qui se passerait dans votre corps si vous étiez poursuivi(e) par un lion. Dans cette situation, le cortisol :

Redirige le débit sanguin vers les muscles et le cœur (cours, Forrest, cours!), délaissant momentanément les organes digestifs et de détoxication.

Dégrade les protéines des muscles : l’organisme puise dans les muscles pour trouver de l’énergie; c’est ce qu’on appelle la protéolyse.

Contre la sécrétion d’insuline, ce qui provoque un dérèglement et l’augmentation du stockage des graisses abdominales (le corps stocke de l’énergie pour pouvoir échapper au prochain lion qu’il rencontrera).

Affaiblit le système immunitaire (quand on essaie d’échapper à un lion, on a mieux à faire que de penser aux bactéries).

Réduit la formation osseuse et du collagène (réduire les risques d’ostéoporose et avoir l’air jeune n’ont plus aucune importance lorsqu’on est en fuite!).

Endommage les cellules cérébrales responsables de l’apprentissage et de la récupération de la mémoire (en revanche, les souvenirs émotionnels à court terme sont renforcés pour vous rappeler d’éviter la fosse aux lions, à l’avenir).

Empêche un sommeil profond et réparateur (pas besoin de vous faire un dessin).

Comme vous pouvez le constater, ces fonctions sont toutes très utiles dans une situation où les facteurs de stress sont de très courte durée et de nature plus physique.

En revanche, si vous appliquez cette liste à un contexte où le stress est lié aux embouteillages ou à un délai serré au travail, vous vous rendrez compte que ces réactions de l’organisme ne paraissent plus du tout appropriées, en particulier sur le long terme.

Les signes qui peuvent traduire des niveaux élevés de cortisol

Exposition prolongée à des situations stressantes

Prise de poids dans la zone abdominale, difficultés à perdre du poids

Réduction de la masse musculaire et augmentation du stockage des graisses

Vieillissement prématuré

Système immunitaire affaibli, blessures mettant du temps à cicatriser

Difficulté à faire face au stress, sentiment d’être submergé(e)

Anxiété, dépression

Niveau d’énergie bas, impression d’être « à plat » entre 14 h et 16 h

Difficulté à trouver le sommeil ou sommeil agité

Problèmes de mémoire, difficultés de concentration

La meilleure façon d’analyser le rythme de sécrétion de votre cortisol est de passer des analyses. Le test calculant l’indice de stress surrénal se sert d’échantillons de salive pris à quatre moments de la journée pour analyser le cortisol. Cela permet à votre docteur(e) en naturopathie d’évaluer votre taux de cortisol et vous prescrire le traitement adéquat, bien que les symptômes seuls suffisent parfois à démarrer un traitement.

Comment traiter des taux élevés de cortisol?

La première chose à faire pour faire baisser vos taux de cortisol est de réduire votre stress. La méditation, le yoga et la respiration profonde sont des outils formidables pour surmonter les moments où le stress vous envahit ou pour atteindre un état de relaxation plus poussé lors d’un temps calme. Apprendre à dire « non », demander de l’aide et réduire au maximum les situations stressantes dans votre vie sont également des éléments essentiels à la réduction de votre niveau de stress.

Il existe un grand nombre de plantes et de suppléments qui peuvent vous aider à retrouver un rythme de sécrétion de cortisol normal. Les plantes comme l’ashwaghanda, le basilic sacré, le ginseng de Sibérie, la réglisse et la rhodiole peuvent contribuer à réguler la sécrétion de cortisol. Chacune a une action légèrement différente sur l’organisme. Les suppléments comme le magnésium, la vitamine B, le GABA, la mélatonine et la L-théanine peuvent aussi contribuer à réguler les taux de cortisol et à maîtriser les symptômes.

Avant de prendre un supplément ou une plante, consultez systématiquement votre docteur(e) en naturopathie afin de vous assurer qu’ils sont adaptés à votre organisme et que vous pouvez les consommer en toute sécurité.